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Application le 17 février du Digital Services Act  : ce qui va changer

Publié le 28 octobre 2022 - Mise à jour le 13 février 2024 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

Le Digital Services Act (DSA) est un règlement européen dont le but est de diminuer la diffusion de contenus illégaux et d'instaurer plus de transparence entre les plateformes en ligne et leurs utilisateurs. En vigueur depuis le 25 août 2023, il s'appliquera à l'ensemble des plateformes dès le 17 février 2024.

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Image 1Crédits: REDPIXEL- stock.adobe.com

Le DSA modifie la directive du 8 juin 2000 sur le commerce électronique (directive 2000/31/CE). Il vise à moderniser et à harmoniser au sein du marché intérieur les législations nationales face aux risques et défis de la transformation numérique.

Qui est concerné ?

Ce règlement du 19 octobre 2022 concerne les « fournisseurs de services intermédiaires en ligne » autrement dit les hébergeurs, les réseaux sociaux, les moteurs de recherche, les plateformes de voyage et d'hébergement ou les sites marchands par exemple.

Le DSA s'applique aux plateformes en ligne et aux moteurs de recherche comptant plus de 45 millions d'utilisateurs dans l'Union européenne depuis le 25 août 2023. Il s'appliquera au reste des plateformes ainsi qu'aux intermédiaires en ligne offrant leurs services (biens, contenus ou services) sur le marché européen à partir du 17 février 2024.

Quelles obligations pour les plateformes en ligne ?

Ce règlement instaure de nouvelles obligations pour les plateformes en ligne qui devront notamment :

  • informer leurs utilisateurs de toute modification importante de leurs conditions générales ;
  • formuler les conditions générales de manière simple, intelligible, aisément abordable et sans ambiguïté, les informations fournies comprennent les mécanismes de recours et de réparation disponibles pour l’utilisateur ;
  • établir des rapports de transparence portant sur leurs systèmes internes de traitement des réclamations et leurs activités de modération des contenus ;
  • suspendre, pendant une période raisonnable et après avertissement, la fourniture de leurs services aux utilisateurs diffusant fréquemment des contenus manifestement illicites ;
  • prendre des mesures appropriées et proportionnées afin de garantir un niveau élevé de protection de la vie privée, de la sûreté et de la sécurité des mineurs.

À savoir  

Afin d'éviter des contraintes disproportionnées, les petites entreprises (moins de 50 salariés et chiffre d'affaires annuel ou bilan total annuel inférieur à 10 millions €) et les microentreprises (moins de 10 salariés et chiffre d'affaires annuel ou bilan total annuel inférieur à 2 millions €) sont exemptées de l'application de diverses mesures (rapports de transparence, système interne de traitement des réclamations,...).

Quels objectifs ?

Ce règlement a pour objectif principal de combler le vide juridique présent dans le commerce électronique.

Le DSA vise ainsi à :

  • favoriser le développement des PME et des services numériques innovants dans le marché intérieur ;
  • lutter contre la diffusion de contenus illicites et la désinformation en ligne ;
  • préserver le respect des droits fondamentaux garantis par Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (liberté d’expression et d’information, principe de non-discrimination, respect du niveau élevé de protection des consommateurs, etc.) ;
  • agir contre les contenus pouvant avoir des effets négatifs réels ou prévisibles sur la sécurité publique et les processus démocratiques et électoraux ;
  • interdire la publicité ciblée envers les mineurs ;
  • endiguer le cyberharcèlement.

Quelles sanctions ?

En cas de violation du DSA, l’amende qui sera infligée à la plateforme ne pourra excéder 6 % de son chiffre d’affaires mondial annuel au cours de l’exercice précédent.

De plus, en cas de manquements graves et répétés par une plateforme, une restriction temporaire de l'accès au service peut être appliquée.

À noter

Une astreinte concernant seulement les très grandes plateformes peut aussi être prononcée par les États membres. Celle-ci représentera au maximum 5 % des revenus ou du chiffre d’affaires mondial quotidiens moyens de la plateforme au cours de l’exercice précédent, par jour d'astreinte, à compter de la date mentionnée dans la décision visée.