Commerce

Un commerçant peut subir un préjudice moral du fait de la forte proximité d'un concurrent

Publié le 31 juillet 2024 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

La grande proximité de l’installation d’un concurrent direct peut constituer un préjudice moral. C’est ce que la Cour de cassation indique dans un arrêt rendu le 5 juin 2024.

La société X a conclu 2 contrats d’agrément permettant la vente de jeux de grattage et de paris sportifs avec 2 sociétés situées à 15 mètres l’une de l’autre. La société Y, qui s’estime lésée par cette proximité avec un concurrent, assigne la société X en responsabilité contractuelle pour manquement à son obligation de bonne foi et de loyauté.

La cour d’appel condamne la société X. Elle considère qu’elle a manqué à son obligation de bonne foi et de loyauté en accordant, sans justification, un agrément à une société située à « très grande proximité » de la société Y. De plus, cet agrément plaçait immédiatement la société Y en concurrence avec un risque de transfert de ses clients. La société X se pourvoit en cassation et justifie l'agrément par le dynamisme commercial de la ville.

La Cour de cassation rejette le pourvoi. Pour elle, la société X n’a pas justifié l’agrément donné au concurrent de la société Y puisque le commerce n'était pas favorisé durant cette période.

De plus, la Cour retient l’existence d’un préjudice moral causé à la société Y du fait de l'agrément d'un nouveau point de vente concurrent à 15 mètres. Ce préjudice réside dans la « forte inquiétude quant à la pérennité de son commerce ».